Une grossesse désirée est toujours une bonne nouvelle. La conception d’un enfant entre alors dans un projet de vie et cette décision est le fruit d’une mûre réflexion. Cependant, dans certains cas, la grossesse peut être accidentelle. Et il se peut aussi que l’idée même d’une grossesse ne soit pas envisageable pour la future mère. Ce genre de cas de figure est un terreau fertile pour un déni de grossesse. Souvent mal perçu car il n’entre pas dans les codes de notre société, le déni de grossesse reste un sujet tabou. Comment définir le déni de grossesse ? Comment savoir si on en fait un ? Gros plan sur un phénomène mal connu et difficile à identifier.

Le déni de grossesse : définition

Le déni de grossesse est le fait, pour une femme, d’être enceinte sans en avoir conscience. Il s’agit d’une pathologie qui est à présent recensée dans le « manuel des troubles psychologiques et psychiatriques », au chapitre des « troubles liés aux traumatismes et au stress ».

Une grossesse indécelable

Dans le cas d’un déni de grossesse, la femme porte la vie sans le savoir, au moins jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse :

  • Elle ne présente aucun signe physique extérieur pouvant laisser penser qu’elle est enceinte : ventre qui s’arrondit, seins qui prennent du volume…
  • Elle ne ressent aucun des symptômes souvent liés à l’état de grossesse : prise de poids, nausées matinales, vomissements, fatigue… et elle peut même continuer à avoir ses règles.

Deux types de déni de grossesse

On peut distinguer deux catégories de déni de grossesse :

  • Le déni de grossesse partiel, si la femme enceinte prend conscience de son état tardivement mais le réalise avant l’accouchement ;
  • Le déni de grossesse total, où la femme mène sa grossesse à son terme sans avoir jamais réalisé son état. Jusqu’à l’accouchement, elle ignore qu’elle est enceinte et apprend sa grossesse à l’arrivée du bébé.

Les cas de déni de grossesse total sont plus rares que les cas de déni de grossesse partiel. D’une manière générale, le déni de grossesse concerne 1 grossesse sur 500.

Comment détecter un déni de grossesse ?

Par définition, le déni de grossesse est très difficile à repérer. La femme n’envisage absolument pas le fait de pouvoir tomber enceinte. Et comme elle n’est pas ouverte à cette éventualité, elle ne se pose pas la question. Et d’ailleurs, comment pourrait-elle se rendre compte qu’elle est enceinte puisque son corps tait les symptômes qui pourraient la renseigner ?

Le test de grossesse

Sans symptômes, seul un test de grossesse peut confirmer que la femme est enceinte. Encore faut-il qu’elle en fasse la démarche car alors, cela signifierait qu’elle est ouverte à la possibilité d’être enceinte, ce qui, de fait, annulerait le déni. Néanmoins, la femme enceinte sécrète immanquablement de l’hormone béta-hCG. Par conséquent, un test de grossesse, qu’il soit urinaire ou sanguin, sera obligatoirement positif, même dans le cas d’un déni de grossesse.

L’échographie

Dans le cas d’un déni de grossesse, la femme enceinte ne prend pas de poids et son ventre ne s’arrondit pas. Mais alors, il est légitime de se demander où se cache le bébé ! Eh bien même si les transformations du corps ne sont pas visibles, elles ont bien lieu. Dans le cas d’un déni de grossesse, l’utérus s’allonge et le fœtus vient se lover derrière les côtes ou se réfugie près de la colonne vertébrale. Le bébé est visible à l’échographie et le cas de déni de grossesse peut alors être clairement établi.

Déni de grossesse : comment ? Pourquoi ?

Le déni de grossesse intrigue et suscite beaucoup d’interrogations. Difficile à identifier, il est également difficile à expliquer. Les causes du déni de grossesse sont psychologiques et résultent d’un mécanisme de défense.

Déni de grossesse : un blocage psychologique

L’état de grossesse est si inenvisageable que la femme occulte complètement cette possibilité. Cette disposition psychologique n’est ni plus ni moins qu’un blocage, qui résulte souvent d’un traumatisme. Dans le cas d’un déni de grossesse, c’est le subconscient qui prend le dessus pour faire taire la conscience, ce qui fait que la femme enceinte ne « reçoit pas l’information », jugée trop difficile à assimiler. Même bébé va se faire discret pour rendre ses mouvements imperceptibles, y compris après la 16ème semaine de grossesse, moment où la future maman commence à le sentir bouger.

Déni de grossesse : un contexte favorisant

Le déni de grossesse reste rare et les faibles chiffres permettent peu de statistiques sur la question. On sait qu’il peut toucher les femmes à tout âge, dès l’instant où elles sont en âge de procréer. Le déni de grossesse touche également tous les milieux sociaux. Cependant, certains facteurs ou évènements peuvent faciliter la survenue du déni de grossesse, et notamment :

  • Une grossesse consécutive à un viol ;
  • Une stérilité précédemment diagnostiquée ;
  • Un environnement familial peu favorable à l’accueil d’un bébé.

Mais ce ne sont là que des exemples et le déni de grossesse ne répond à aucune règle absolue. Si la future maman est dépressive, si elle est anxieuse ou si elle ne se sent pas capable de devenir mère, elle peut tout à fait se retrouver dans le cas d’un déni de grossesse.

Enfin, il est important de noter que le déni de grossesse peut également concerner une femme ayant déjà des enfants, tout comme une femme qui va mettre au monde un premier bébé.

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Sources